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Présentation
Chaque type de véhicule possède
des règles de géométrie à respecter lors d’une intervention ou d’un
réglage. Elles
sont déterminées par le constructeur en fonction de critères très précis
et permettent ainsi de satisfaire aux exigences de : ·
Tenue de
route ·
Stabilité ·
Précision
de la direction ·
Protection
contre une usure anormale des pneumatiques
Donc,
la géométrie des trains roulants est définie par des angles
caractéristiques : 1.
L’inclinaison des pivots 2.
La
chasse 3.
Le
carrossage 4.
Le
parallélisme
L’angle d’inclinaison des
pivots ip est l’angle compris entre
l’axe de pivotement de la roue (axe passant par les pivots) et l’axe
perpendiculaire à la chaussée (verticale). L’inclinaison des pivots a pour
rôles : a)
Faire
coïncider le plus possible le prolongement de l’axe des pivots avec le
centre de la surface d’appui du pneumatique au sol, ceci afin d’éviter des
réactions de la direction en cas d’obstacle sur la route. b)
Favoriser
le rappel des roues en position ligne droite après un virage.
2/
La chasse La chasse ch est l’angle formé par l’axe
d’inclinaison des pivots et la verticale, le véhicule étant vu de coté et
non de face comme pour les autres angles.
Si le
pivot supérieur est orienté vers l’arrière, le prolongement de l’axe va
toucher le sol en avant du point de contact du pneu sur la chaussée, la
chasse est dite « positive ». Par
contre, si l’axe est orienté vers l’arrière du point de contact au sol,
elle est « négative » (mauvaise stabilité de direction). Avec
un véhicule de type propulsion, la chasse « positive » tend à
redresser la direction. Avec
une traction, elle donnera une Autostabilité[1] du véhicule lors du
freinage et une Hyperstabilité[2] de la direction à
l’accélération (d’ou difficulté de braquage). C’est
pour cette raison, que sur les
tractions la chasse est très faible. Lors
du braquage, les roues tournent autour de point de direction et non pas
autour du point de contact au sol, ce qui crée un couple qui, dès l’effort
sur le volant cesse, ramène les roues en ligne droite. C’est ce couple qui
donne l’Autostabilité de la direction. 3/
Le carrossage Le carrossage ca est défini roue par roue,
aussi bien à l’avant qu’à l’arrière du véhicule. C’est
l’angle formé par l’axe d’inclinaison de la roue (donnée par la fusée ou
le porte moyeu) par rapport à l’horizontale.
Cette inclinaison a plusieurs
rôles : a)
Permettre au poids du véhicule de reposer aussi près que possible
de la base de la fusée pour diminuer le porte à faux (déport) b)
Permettre de garder les roues perpendiculaires au sol sur route
bombée c)
Aider
l’inclinaison des pivots à faire coïncider l’axe des pivots et le point de
contact du pneumatique au sol (diminution du déport qui provoque un couple
nuisible) Cependant, un angle de
carrossage trop important entraîne une usure prématurée et irrégulière du
pneu sur un coté.
Lors
d’un contrôle, il est courant d’ajouter l’angle des pivots + 90° + l’angle
de carrossage ce qui forme un angle que l’on nomme angle inclus. Cet angle est
une caractéristique de construction du porte moyeu, si cet angle varie, on
dénotera une déformation du porte moyeu entraînant obligatoirement son
remplacement. 4/
Le parallélisme On
appelle « parallélisme » la différence d’écartement entre
l’avant et l’arrière des roues d’un même essieu. Il est mesuré sur les
rebords des jantes, à hauteur du centre des roues. Le
parallélisme compense les effets du carrossage qui, sur route plane,
déforme le pneu en le faisant rouler sur un cône. Pour compenser l’effet du
carrossage qui tend à faire diverger[3] les roues et afin
d’éviter le ripage des pneus au sol, il faut faire converger[4] les roues. D’ailleurs, l’axe de
prolongement des pivots ne correspond pas toujours avec le centre de la
surface de contact du pneu au sol, il se trouve légèrement à l’intérieur
par rapport au pneu.
Si les roues arrières sont
poussées (propulsion) elles tendent à diverger. Par
contre, si les roues motrices sont à l’avant (traction), elles tendent à
converger. De
plus, pour compenser le jeu de l’ensemble des pièces élastiques des
organes de liaison aux roues, on fera converger les roues avant d’une
propulsion par du « pincement » et diverger les roues avant
d’une traction par de « l’ouverture ». Cependant, les nouvelles
technologies tendent à faire varier ces données sur certains véhicule en
raison de la conception des trains roulants et du couple moteur. On
mesure le parallélisme en millimètres ou en degrés. Pour la conversion, il
est nécessaire d’utiliser un tableau et de connaître le diamètre de
jante.
L’interaction des différents
angles entre eux rend difficile l’interprétation de l’origine de
l’anomalie. Les réglages des trains roulants sont de plus en plus précis
et il est nécessaire d’utiliser un appareillage de contrôle électronique
et bien entretenu.
Les
jeux mécaniques dans les éléments de suspension ou de direction (voire
même les deux réunis) peuvent entraîner des effets de « shimmy ». Le shimmy est
l’entrée en vibration du train avant lorsque le véhicule atteint une
certaine vitesse. Comme
toutes les vibrations, le shimmy est très vite destructeur pour les
éléments de suspension et de direction et augmente rapidement les
jeux. La cause peut être simple
comme un mauvais équilibrage des roues, ou plus complexe comme provenant
de jeux mécaniques ou de dissymétrie des pivots… 5/
Le contrôle de la géométrie S’il y
a quelques années ont utilisait la barre pour la mesure du parallélisme ou
le contrôle des angles par niveau à bulle (le fil à plomb a même été
utilisé), les moyens actuels
sont gérés par électronique et la mesure se fait par infrarouge ou par
ondes radio. Le principe reste le même et l’appréciation des valeurs se
font toujours par rapport à la verticale et à l’horizontale. Dans tous les cas, l’aire
de contrôle doit être parfaitement plane que se soit à même le sol ou sur
un pont élévateur. 1.
Les contrôles préliminaires ·
Pneumatiques : Vérifier
que les dimensions, pression de gonflage et degrés d’usure sont identiques
sur le même train. ·
Suspension : Vérifier
l’état des amortisseurs, la
symétrie et le respect des hauteurs sous la coque aux endroits indiqués
par le constructeur. ·
Articulations : Vérifier
l’état des paliers élastiques, l’état et le jeu des rotules, des
biellettes et des roulements de roue . ·
Voile des
roues : Vérifier le voile des roues qui ne doit pas dépasser 1,2 mm.
La compensation du voile se fait électroniquement avec l’appareil de
contrôle. ·
Méthode du
constructeur : Vérifier sur le manuel de réparation la méthode
préconisée par le constructeur, en effet de plus en plus de constructeurs
donnent les valeurs de réglages sous certaines conditions : exemples : répartition des charges
(BMW, Alfa Roméo…) ou compression de la suspension (Peugeot, Citroën…)
relevés des hauteurs sous caisse en ordre de marche (Renault…). 2.
La hauteur de caisse Elle
influence les différents angles de la géométrie du train de façon assez
importante. Si le véhicule a un fort kilométrage, le tassement de la
suspension contribuera à l’affaissement de l’ensemble du véhicule, il aura donc une hauteur de caisse
plus basse. C’est
pourquoi certains constructeurs donnent plusieurs valeurs de réglage en
fonction de cette hauteur de caisse, d’autres indiquent de comprimer la
suspension jusqu’à une hauteur donnée pour ajuster le réglage et d’autres
de répartir les charges. Dans tous les cas, il convient de respecter ces indications sans quoi les valeurs de réglage annoncées sont complètement erronées.
3.
Le point milieu de
direction La mise au point milieu
de la direction consiste à mettre les roues en position « ligne
droite » pour ne pas relevés de valeurs erronées lors du contrôle
(donc avec un angle de braquage de 0°). Cependant, les roues en
parfaite ligne droite n’indiquent pas forcément le point milieu de la
direction. En
effet, il se peut que lors d’un réglage précédent le point milieu n’a pas
été respecté. Dans
ce cas, il conviendra de mettre la direction au point milieu, de régler et
de refaire la répartition du parallélisme et au besoin de dévisser le
volant, de le remettre position ligne droite. Pour
mettre la direction au point milieu, soit vous utilisez la méthode
constructeur (repère, pige, cale…), soit la méthode n’est pas
précisée : ·
Braquer le
volant en butée d’un coté ·
Faire un
repère à la craie en haut du volant (midi) ·
Braquer de
l’autre coté jusqu’en butée en comptant le nombre de tours de volant ·
Diviser par
deux et mettre le volant dans cette position ·
Faire un
nouveau repère à midi en effaçant l’ancien ·
Mettre en
place le bloque volant 4.
Le dévoilage des roues Le dévoilage n’est pas
possible autrement qu’en changeant les roues et malgré cela, les roues
neuves ne serraient pas parfaites. Le
seul dévoilage possible est « mécanique » ou
« électronique ». En effet, c’est l’appareil de contrôle et plus
précisément les supports ou les capteurs qui seront corrigés. La
correction se fait soit de manière : ·
Mécanique : correction du
voile par une mollette agissant sur le support du capteur ·
Electronique : l’appareil
tiendra compte de ce voile et corrigera automatiquement ses relevés.
5.
Contrôle et réglage La
méthode de contrôle est indiquée dans le manuel d’utilisation de
l’appareil. Il n’est pas possible de les indiquer toutes tellement de
modèles d’appareils existent. En
règle générale, étant donné que les angles ont une influence entre eux, il
est nécessaire de respecter cet ordre de contrôle : ·
Vérifications
préliminaires ·
Tassement
de la suspension ·
Angle de
chasse ·
Angle de
pivot ·
Angle de
carrossage ·
Calage de
direction ·
Parallélisme Les valeurs et points de
réglages sont indiqués dans le manuel du constructeur ou dans la revue
technique. De
plus en plus de véhicules ont un seul réglage possible : le
parallélisme. Les
autres angles se contrôlent et permettent de diagnostiquer un défaut
éventuel ou la déformation du porte moyeu, d’un longeron… Les appareils « quatre
têtes » permettent le contrôles simultanément de l’ensemble du
véhicule. Cependant, un « deux têtes » peut aussi effectuer le
contrôle de la géométrie d’un train arrière, il suffit pour cela de monter
l’appareil sur les roues arrières après alignement parfait des roues
avants.
[1] autostabilité : qualité de ce qui est capable de se stabiliser seul et automatiquement [2] Hyperstabilité : qualité de ce qui est en équilibre stable et qui dure dans le temps [3] diverger : les points de contact au sol tendent à s’éloigner l’un de l’autre [4] converger : les points de contact au sol tendent à s’approcher l’un de l’autre |
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